L’endométriose, la soulager au quotidien
Longtemps occultée et sous-diagnostiquée, l’endométriose est une maladie chronique d'origine gynécologique dont on parle de plus en plus. Très invalidante au quotidien, cette maladie concerne des millions de femmes dans le monde, et environ 1 femme sur 10 en France. Comment la soulager dans la vie de tous les jours ? On en parle avec Camille Dervaux-Ringot, co-fondatrice de Gyneika et patiente experte.
Pendant 4 années environ, après avoir fait tous les examens médicaux, j’étais “un petit Crohn” pour les médecins. Camille Dervaux-Ringot
L’endométriose est causée par l'implantation de cellules similaires à celles de la muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine, affectant ainsi divers organes tels que le vagin, la vessie, le rectum, les ovaires et les ligaments utéro-sacrés. Les causes de cette maladie sont variées. On peut notamment citer des menstruations rétrogrades (évacuation de la muqueuse utérine vers les trompes), entraînant un reflux de cellules utérines dans la cavité abdominale, ainsi que des facteurs génétiques et environnementaux.
30 à 40% des femmes souffrant d’endométriose doivent faire face à l’infertilité. Pour l’heure, les mécanismes sous-jacents ne sont pas complètement élucidés. On pense notamment que les lésions pourraient potentiellement créer une obstruction mécanique à la fécondation.
En raison du grand nombre de ses symptômes (troubles digestifs, douleurs abdominales, règles douloureuses parfois abondantes…), l’endométriose peut avoir un retentissement important dans la vie quotidienne aussi bien personnelle que professionnelle. D’ailleurs, pour ce dernier point, une étude d’EndoFrance réalisée en 2020, confirme que la maladie a un impact négatif sur le bien-être au travail pour près de 65% des femmes concernées.
Sénevé : Le diagnostic de la maladie est souvent difficile à poser et de nombreuses femmes ont malheureusement été sous ou mal diagnostiquées. Comment cela s’est-il passé pour vous, Camille ?
Camille Dervaux-Ringot : J’ai toujours eu des douleurs pendant mes règles mais j’ai pris la pilule assez jeune donc ça camouflait un peu. En 2010, j’ai commencé à avoir de nombreux troubles digestifs et à être malade tout le temps. J’en ai parlé à mon médecin généraliste qui naturellement m’a orienté vers un gastro-entérologue. Pendant 4 années environ, après avoir fait tous les examens médicaux, j’étais « un petit Crohn » pour les médecins. On m’a expliqué que mes symptômes cliniques, notamment les crises de diarrhées avec du sang, faisaient penser à la maladie de Crohn mais que pourtant, les imageries ne révélaient que de petites inflammations. Ma qualité de vie s’empirait et les médicaments prescrits ne fonctionnaient pas. Mon état a continué à se dégrader puisque je n’étais pas traitée pour la bonne maladie. En 2015, les médecins qui me suivaient m’ont alors proposé d’explorer d’autres pistes. Ils m’ont finalement prescrit une IRM pelvienne qui a révélé une endométriose.
Comment vous avez vécu ce nouveau diagnostic ?
L’endométriose n’est apparue qu’en 2020 dans les études de médecine.
Cela a été très compliqué car j’avais dû apprendre à vivre avec une première maladie chronique dont la prise en charge était chaotique. Je me sentais vraiment seule. Les gastro-entérologues qui me suivaient m’ont dit qu’ils ne pouvaient plus s’occuper de moi et qu’il fallait que je sois suivie par une gynécologue. D’un côté, j’avais donc un nouveau nom de maladie, complètement inconnu, et je devais expliquer à mon entourage que je changeais de pathologie. Et d’un autre côté, je n’avais aucun médecin pour me soulager car aucun de ceux que je voyais n’avaient de connaissances sur l’endométriose. L’endométriose n’est apparue qu’en 2020 dans les études de médecine, dans le programme du deuxième cycle de formation des médecins. On m’a simplement prescrit des pilules progestatives qui d’ailleurs maintenant ne sont plus prescrites et on m’a proposé de me faire opérer. Je ne me sentais pas prête pour l’opération donc je prenais la pilule en continu mais mon état continuait à se dégrader. Les troubles digestifs étaient toujours présents et c’était très handicapant. J’avais aussi des douleurs avec parfois l’impression d’avoir des décharges électriques. J’avais également du mal à marcher. Après des dizaines de consultations gynéco pour qu’on soulage ma douleur, en 2017, j’ai enfin rencontré un médecin à Caen, spécialisé en endométriose. Et ce médecin m’a orienté vers le réseau Resendo de l’hôpital Saint Joseph à Paris, et ma vie a changé à ce moment-là.
Comment ce réseau t’a-t-il accompagné ?
J’ai vu une gynécologue qui m’a prescrit une nouvelle pilule en continu qui ne me donnait plus de maux de tête contrairement à la précédente. J’ai également consulté un médecin de la douleur qui m’a expliqué qu’il s’agissait de douleurs neuropathiques liées à un dérèglement du système nerveux. En plus des traitements prescrits, ce médecin m’a expliqué qu’il fallait que je change mon mode de vie et m’a conseillé de faire du yoga, de l’ostéopathie, et notamment de consulter une micro-nutrionniste. En fait, il fallait une prise en charge globale pour améliorer tous mes symptômes. C’est vrai qu’avec la maladie de Crohn, j’avais déjà commencé à changer mon alimentation, à rechercher des informations sur le microbiote, mais là avec l’endométriose, je suis allée encore plus loin, j’ai complètement changé mes habitudes.
En quoi la micronutrition peut-elle aider à soulager les symptômes du quotidien ?
Pour expliquer comment la micronutrition peut aider à soulager les symptômes de l’endométriose, il faut partir des 5 D de l’endométriose qui doivent faire tilt quand une patiente arrive en consultation.
Pour expliquer comment la micronutrition peut aider à soulager les symptômes de l’endométriose, il faut partir des 5 D de l’endométriose qui doivent faire tilt quand une patiente arrive en consultation. Le 1er d, c’est pour les dysménorrhées, c’est-à-dire les douleurs de règles, c’est malheureusement le seul symptôme connu mais il ne faut pas oublier tous les autres. Notamment le 2ème d, avec les dyschésies, autrement dit les douleurs à la défécation. Maintenant on sait que 90% des femmes atteintes d’endométriose ont des troubles digestifs avec des ballonnements, ou ce qu’on appelle sur les réseaux sociaux, de l’endobelly. C’est un symptôme de l’endométriose très invalidant, avec un impact sur l’estime de soi aussi. Le 3ème d, c’est la dysurie, c’est-à-dire la difficulté à uriner. Le 4ème d, qui, selon moi est un symptôme déterminant, ce sont les dyspareunies, c’est-à-dire les douleurs au cours des rapports sexuels. C’est un symptôme essentiel dans l’endométriose. Et puis, le dernier d c’est pour les douleurs pelviennes et neuropathiques. Heureusement toutes les femmes n’en souffrent pas mais ce sont des douleurs insupportables qui surviennent à n’importe quel moment. Dans l’endométriose, il faut une prise en charge globale avec plusieurs soins de support. La micronutrition en fait partie. Elle peut aider au niveau des troubles digestifs, en jouant sur l’inflammation chronique, la dysbiose du microbiote et l’hyperperméabilité intestinale. La micronutrition aide aussi sur le plan de la fatigue chronique et du déséquilibre hormonale mais aussi sur les douleurs de règles et pendant les rapports avec l’aide de micronutriments comme les vitamines et les oligo-éléments. Bien sûr, à la micronutrition et la gestion du stress, qui agissent sur l’inflammation et les douleurs, il faut aussi ajouter un travail sur la mobilité avec l’ostéo, la marche, ou le yoga par exemple.
Quelles sont les différentes gammes de produits proposées par Gyneika ?
On propose pour le moment, 3 produits, ENDOBELLY+, ENDOBALANCE et RÈGLES DOULOUREUSES.
Notre 1er produit, ENDOBELLY+ aide à diminuer les troubles digestifs et l’inflammation. Ça ne servirait presqu’à rien si on proposait des micronutriments sans résoudre ces problèmes. On retrouve de la glutamine pour l’hyperperméabilité intestinale, de l’extrait curcumine pour lutter contre l’inflammation et enfin, pour l’équilibre du microbiote on utilise trois souches de microbiote hautement dosées micro-encapuslées, avec la souche lactobacillus gasseri qui a une efficacité cliniquement prouvée pour l’endométriose, et deux souches utilisées dans le syndrome de l’intestin irritable, bifidobacterium longum et Bifidobacterium Breve.
Le 2ème produit, ENDOBALANCE agit sur la fatigue chronique et l’équilibre hormonal. On retrouve notamment de l’ashwagandha, cette plante aide à mieux dormir mais aussi à baisser notre sécrétion de cortisol et donc à agir sur le rééquilibrage oestrogène/progestérone. Il y a également du magnésium bisglycinate, qui est la forme la plus assimilable du magnésium.
Et enfin, notre 3ème produit, RÈGLES DOULOUREUSES fonctionne sur les douleurs pendant les règles mais aussi pendant les rapports. Ce produit est composé de PEA, un actif naturel cliniquement prouvé qui réduit la douleur et diminue le recours aux antalgiques classiques, de Rhodiola pour l’équilibre émotionnel et de NAC, un antioxydant qui lutte contre le stress oxydatif et potentialise l’effet antidouleur du PEA.
Même s’ils sont pensés pour les personnes atteintes d’endométriose, tous ces produits sont utilisables par beaucoup de femmes, notamment celles qui souffrent de SPM ou de règles douloureuses.
La Rédaction, en partenariat avec Gyneika, marque de compléments alimentaires pour revivre et soulager les symptômes de l’endométriose.