La grasse matinée, une fausse bonne idée ?
Vous pensiez profiter du weekend pour rattraper votre dette de sommeil en dormant jusqu’à midi ? Vous n’étiez sans doute pas prêt à lire ceci : les grasses matinées ne servent rien ! On vous explique pourquoi c’est une fausse bonne idée et que cela pourrait même aggraver votre fatigue pour la semaine suivante.
Se lever plus tard pour récupérer de la fatigue accumulée en semaine ou d’une nuit de fête peut sembler une bonne idée mais ce n’en n’est pas une ! Car, même si la dette de sommeil existe bien, il n’est malheureusement pas possible de la rattraper en deux jours. La plupart des adultes ont un besoin de sommeil d’environ 8 heures par nuit, mais ce quota est rarement atteint lorsque nous devons jongler entre vie professionnelle, vie privée et vie sociale… Nous accumulons ainsi une dette de sommeil dont la principale manifestation est la fatigue.
Comment se compose une nuit de sommeil en théorie ?
Une nuit de sommeil est composée de plusieurs cycles de sommeil entrecoupés par des phases d’éveil dont nous ne sommes pas toujours conscients. Chaque cycle a une architecture différente, on y trouvera en quantité variable du sommeil léger et du sommeil profond. Le sommeil profond correspond au sommeil le plus réparateur, c’est-à-dire celui qui permet de diminuer la fatigue. Ce sommeil intervient plutôt en début de nuit, vers 3h du matin la réserve de sommeil profond est quasiment épuisée. La seconde partie de nuit correspond quant à elle, à celle du sommeil paradoxal, phase pendant laquelle on rêve, en toute fin de nuit. Ce sommeil est davantage léger. Ainsi, lorsque l’on décide de faire une grasse matinée, on n’augmente pas son temps de sommeil profond ou de sommeil paradoxal mais on étire plutôt son temps de sommeil léger. C’est, donc souvent la raison pour laquelle il est rare de se réveiller en pleine forme après une grasse matinée. Vous en avez peut-être fait l’expérience !
Le fait de se lever plus tard va décaler la sécrétion d’hormones dont le rythme est régulé par la veille et le sommeil, en particulier le cortisol (très schématiquement, une hormone de l’éveil) et la mélatonine (une hormone du sommeil), la sécrétion plus tardive de mélatonine se manifestera par une difficulté à s’endormir le soir, si l’on ajoute à cela une anxiété anticipatoire lors de la planification des tâches à venir dans la semaine, on obtient le fameux blues du dimanche soir, qui peut aller jusqu’à l’insomnie.
Vous en conviendrez, commencer sa semaine par une nuit d’insomnie ne met pas forcément dans de bonnes dispositions pour les nuits suivantes, c’est ainsi que s’enclenche un cycle de fatigue.
Alors, faut-il renoncer au plaisir d’une grasse matinée le weekend ?
Bien sûr que non, il n’y a pas de dogme. Comme pour beaucoup de choses, tout est une question de modération. Vous pouvez sans crainte décaler votre réveil d’une à deux heures par rapport à votre horaire habituel, en revanche il faudra éviter, autant que possible, de trainer au lit. En effet, notre cerveau aime les messages clairs. Le lit ne sert que pour dormir ou pour l’activité sexuelle, si vous voulez chiller en scrollant sur votre smartphone, aucun problème, mais faîtes le plutôt depuis votre canapé.
Pour baisser votre niveau de fatigue, il est plutôt conseiller d’opter pour une sieste réparatrice en début d’après-midi. Cette sieste ne doit pas excéder une heure et doit se terminer avant 14h, sinon vous pourriez bien avoir du mal à vous endormir le soir.
Pour diminuer la dette de sommeil, alors que faut-il faire ?
Il est conseillé d’avoir une vision à long terme. C’est à vous de voir comment vous coucher plus tôt, ou pourquoi pas, introduire une petite sieste quotidienne de 20 minutes, toujours avant 14h.
>> Enfin, si vous êtes constamment fatigué le matin, avec beaucoup de mal à vous lever, que vous n’émergez réellement qu’en milieu de matinée et/ou que vous vous endormez très tard le soir, vous êtes peut-être en retard de phase. Une consultation chez votre médecin traitant ou chez un médecin du sommeil pourrait alors vous être utile.
Rédigé par Christelle Kountchou