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L'essentiel sur la soumission chimique

Cela fait quelques semaines que la France suit la triste affaire des viols de Mazan, qui met en lumière le sujet de la soumission chimique. Quel est ce phénomène ? Quels sont les chiffres ? Comment le prévenir ? Parlons-en.

Pour rappel, entre 2011 et 2020, une femme d’une soixantaine d’année a été droguée à son insu par son mari avec un cocktail de substances sédatives et anxiolytiques. Sous l'effet de ces médicaments, elle a été violée devant caméra, par au moins 83 agresseurs dont seulement 51 ont été arrêtés à ce jour. Le verdict du procès est attendu pour mi-décembre.

En 2022, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a fait une enquête sur la soumission chimique qui fait état de 1229 signalements suspects, 97 soumissions chimiques vraisemblables (8% vs 11% en 2021), de 346 vulnérabilités chimiques (28% vs 40% en 2021) et de 786 soumissions chimiques possibles (64% vs 48% en 2021). En clair, les statistiques de soumission chimique sont en hausse ! 

La soumission chimique, c’est quoi ?

C’est l'utilisation de substances psychoactives à l’insu d’une personne. Cela peut être l’utilisation des drogues (le GHB par exemple), de médicaments (hyponotiques, sédatifs, anxiolytiques) ou même d’alcool pour altérer la conscience de la victime pour dans la majorité des cas commettre des actes criminels comme une agression sexuelle ou un acte de pédophilie. Rappelons-le, l’absence de « oui », constitue une agression sexuelle. La soumission chimique provoque une sédation très forte, parfois une perte de conscience ainsi qu’une amnésie transitoire. Les substances sont souvent cachées discrètement dans des boissons ou des aliments et sont donc rarement détectables par la victime. 

Comment prévenir la soumission chimique ?

Il y a des moyens de prévention, notamment pour les jeunes qui sortent avec le fameux dicton des proches « ton verre t’accompagne » pour éviter des tentatives de soumission chimique. Mais côté professionnels de santé et de la prévention, ce phénomène est encore mal connu, du moins le repérage du phénomène. Il y a donc matière à renforcer la formation des médecins, conscients pour beaucoup, de ne pas avoir été formés au repérage des cas de soumission chimique. Pas si évident !

Source : 

ANSM, https://ansm.sante.fr/uploads/2024/09/06/20240906-soumission-chimique-2022-plaquette.pdf